mercredi 12 novembre 2008

Championnat de France espoir de Match Racing

Le Championnat de France Espoir de MR vient de se terminer après 4 jours de matchs intensifs en baie de la Rochelle.

La météo :
Peu favorable avec beaucoup de vent, de mer et de pluie.
Des vents de 20 nœuds au minimum pour les 3 premiers jours, une météo plus clémente pour le jour des finales avec seulement 10 nœuds et quelques rayons de soleil.

Les bateaux :
Dans ces conditions difficiles, la flotte de Bénéteau 25 du Pôle France La Rochelle a parfois accusé son âge malgré l’excellent travail de préparation fourni par Marc Reine et son équipe.
Le Bénéteau 25 reste à mon avis un excellent bateau de MR pour ce niveau de compétition. Pédagogiquement il me semble intéressant de continuer à naviguer avec un tangon et un spi symétrique.
Au vent arrière, l’instabilité chronique du bateau au portant dans la brise impose à l’équipage une grande maîtrise technique.
Pour moi un bateau difficile est formateur et donc intéressant pour progresser techniquement.

L’organisation :
Reçus dans les bâtiments du Pôle France La Rochelle, les compétiteurs ont trouvé un accueil chaleureux dans ces conditions humides.
Le Comité de Course et les umpires sont à féliciter pour avoir résisté du matin jusqu’après la tombée de la nuit (surtout le 1er jour) et avoir rempli leur tâche à la satisfaction de tous.
68 matches ont ainsi été courus en 4 jours, ce qui, compte tenu des conditions, est très satisfaisant.

Les coureurs :
Les vainqueurs :
Après un début plus que difficile, l’équipage tenant du titre et détenteur du meilleur classement mondial (25ème), avec pour skipper Alexis Littoz Barritel a fini par s’imposer à nouveau.
7 victoires en 7 matches le dernier jour, tel est leur bilan final.
2-0 en barrage pour accéder aux demies finales contre Romain Saint Jour, vice champion l’an dernier.
2-0 en demie finale contre Louis Claeyssens.
3-0 en finale contre François Morvan.
Rien à dire sur cette domination finale.
En revanche un début plus que difficile dans la brise, lors des manches sans spi dans lesquelles la vitesse au près comptait beaucoup.

Les dauphins
François Morvan vient de descendre de son Tornado.
Déçu par les avatars olympiques du multicoque, il a décidé de suivre le chemin tracé par Pierre Antoine, son frère aîné (14ème Mondial et double Champion de France).
François a fait preuve d’une adaptation rapide qui lui a permis de franchir toutes les étapes jusqu’à la finale.

Les 3èmes
JB Bernaz est passé tout près de l’exploit aux Jeux de Pékin sur son laser.
C’est un excellent coureur qui démontre que le match racing est accessible avec un minimum de pratique : les bases restent les mêmes, aller vite et appliquer des principes tactiques de base avec rigueur.
Cet équipage est un peu passé à côté du jour final, mais à mon sens, avec de la persévérance un meilleur résultat est possible rapidement.
Au pire l’expérience acquise ne peut qu’être bénéfique dans toutes les phases au contact même en laser.

Difficile de départager les suivants qui sont d’un niveau très proches.
J’ai dû modifier le format de course initial, qui prévoyait un round robin supplémentaire, du fait de la quasi défection d’un bateau qui semblait d’un niveau inférieur aux autres.
Avec 4 bateaux valides, la seule solution devenait des séries éliminatoires.
Je ne crois pas que Romain Saint Jour soit d’un niveau inférieur à celui de François Morvan, mais il est tombé sur Alexis Littoz et termine 6ème.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous préconisons pour les jeunes de courir au maximum en round robin, lorsque chaque équipage rencontre tous les autres la hiérarchie est plus fonction du niveau de chaque équipage.
Il est toujours temps de faire du « knock out » (système tableau de tennis avec élimination directe plus tard).

Il me semble que les 4 derniers étaient, au moins dans ces conditions, à un niveau de pratique un peu inférieur.

Techniquement, pour moi il reste encore du travail pour atteindre le très haut niveau.
Il faut dire qu’avec nos top skippers, classés aujourd’hui 1er, 4ème, 6ème et 7ème mondiaux, la barre est très haute.

Axes de progression :
- améliorer les stratégies de déblocage en entrée babord : meilleure maîtrise du bateau, arrêt, girations à l’arrêt, marche arrière.
- améliorer le placement en phase retour vers la ligne : souvent trop tard ou trop bas (sous la layline comité).
- progresser en technique pure de navigation : savoir aller vite et mieux manœuvrer.
- meilleure maîtrise des règles de course et des tactiques sous-jacentes.

En conclusion, je note avec plaisir la bonne ambiance de travail avec en particulier les discussions presque amicales entre les coureurs et les arbitres.
L’analyse en termes de règles et de tactique des situations vécues dans la journée en debriefing chaque soir étant très riche.
J’ai noté aussi avec plaisir que l’avenir serait assuré avec l’intérêt pour notre discipline de jeunes entraîneurs de haut niveau, présents sur ce championnat (Pascal Rambeau, François Le Castrec tous deux du Pôle France La Rochelle et Benjamin Bonneau du Pôle France Nantes Atlantique).

Bientôt l'analyse tactique de quelques situations chaudes de cette épreuve.

Aucun commentaire: